Départ de Maurice Zwikel : Interview du directeur général des Spartiates

Formé au club, notre jeune défenseur international français quitte Marseille pour l’étranger.

Jon Zwikel (Directeur Général) vous explique :

1/ Jon, avant de parler du départ de Maurice, nous avons constaté que les Spartiates ont intégré de très jeunes joueurs dans leur effectif ces deux premières années en Synerglace Ligue Magnus. Peux-tu nous en expliquer les raisons ?

Quand nous en avons la possibilité, le Président Eric Lagache, le Directeur Sportif Luc Tardif et moi-même, souhaitons intégrer de très jeunes joueurs talentueux au groupe Professionnel. 

C’est dans ce cadre que Maurice a intégré le groupe Pro à  l’âge de 15 ans, une première en France. Dans le même esprit, Noa Nsonsa est arrivé ici la saison dernière à 17 ans. Greg Gonnard, 18 ans, a été formé au MHCA. 

Le but est de les mettre dans un contexte d’exigence du haut niveau le plus vite possible. 

Il a été étonnant et gratifiant de voir à quelle vitesse ils ont progressé. 

Évidemment, leur donner cette opportunité c’est aussi nous responsabiliser. Nous nous devons de gérer leurs charges de travail, de les suivre individuellement tres attentivement, de leur donner aussi du temps de jeu à un niveau leur permettant de développer d’autres facettes de leur jeu (notamment via le système de licences bleues avec Gap U20 et Lyon D2). Il ne faut pas oublier de faire en sorte que leurs études restent prioritaires, c’est un contrat moral entre eux et nous.  Force est de constater que les résultats sont là !

2/ Maurice est arrivé à l’âge de 9 ans au MHCA, il est intégré au groupe Pro depuis 2 saisons, il a aujourd’hui 17 ans, il quitte le club, cela peut surprendre. Peux-tu nous expliquer ?

Comme je viens de l’évoquer le but de notre démarche est avant tout centré sur le développement du joueur, avant même l’intérêt du club. Dans la continuité de cette  stratégie, nous bénéficions d’un réseau international permettant d’accompagner les jeunes que nous intégrons vers des cursus sportifs à l’étranger. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes parlent de partir à l’étranger mais c’est très dur et certains le font dans de mauvaises conditions, ce qui s’avère contre-productif. 

Pour optimiser leurs chances de réussite il faut deux éléments clés :

D’abord qu’ils soient bien préparés sur les plans physique, mental, technique et tactique. Pour cela une, deux, ou trois saisons peuvent être nécessaires selon le profil de chacun. Ensuite ils doivent pouvoir partir dans des structures où le contexte sera positif. Nos réseaux permettent de valider ce point essentiel.. et si l’expérience reste difficile, au moins aurons nous optimisé leur chance d’y arriver.

3/ Parlez-nous de ces réseaux plus précisément.

Nous avons des contacts en Finlande, en Suède, et en Amérique du Nord. Des clubs et des agents de confiance. En fonction du profil, de l’âge, du niveau de développement, des besoins et des envies du jeune joueur, nous sommes capables de proposer des pistes spécifiques et sur mesure.

4/ Pour Maurice, cela sera quelle destination ?

Maurice est parti en Avril une semaine en Finlande pour visiter deux clubs U20. Les deux étaient intéressés par son profil. A son retour, il devait choisir entre rester à Marseille un an de plus, ou partir dans l’un de ces deux clubs. Il a pris son temps et a décidé de sa destination et ce sera dans un club U20 élite Finlandais. Il repart du 5 au 16 mai là-bas pour s’entraîner et faire tous les tests physiques. Ensuite il reviendra se préparer à Marseille et si tout se passe comme prévu il repartira début Août pour une nouvelle aventure.

5/ Pour les néophytes, cela peut paraître surprenant de quitter la Synerglace Ligue Magnus pour un niveau U20, pouvez-vous nous expliquer ?

D’abord il faut se rendre compte du niveau de cette Ligue ! La Ligue U20 élite Finlandaise est d’un niveau très élevé. Chaque année entre 5 et 10 joueurs y jouant sont draftés en NHL. 

Ensuite, Maurice est un première année U20, et il n’a que 17 ans !… Il va devoir jouer avec et contre des joueurs majoritairement plus âgés (de 18 à 22 ans). 

Enfin, la Finlande est reconnue pour sa capacité à développer de manière qualitative les jeunes joueurs. Avec les Suédois, ce sont certainement les meilleurs au Monde. Dans cette Ligue, il y a des internationaux tchèques, slovaques, allemands, lettons, beaucoup veulent y accéder mais il y très peu d’élus pour se confronter à cette expertise reconnue. Maurice va pouvoir apprendre à tous les niveaux (physique, technique, mental etc…).

Cela va être très dur pour lui, surtout au début et il le sait. Il n’a pas choisi la facilité, c’est pour cela que c’était important que la décision vienne de lui, et de lui seul.

6/ Comment fonctionne contractuellement son départ, l’idée est-elle qu’il revienne après ?

Que ce soit pour Maurice, ou pour un autre, nous les accompagnons dans la démarche et nous les aidons même financièrement si besoin. En contrepartie ils acceptent d’être liés par un engagement à revenir chez nous en priorité en cas de retour en France. Mais nous leur souhaitons que cela soit le plus tard possible. Quand ils partent, leur objectif doit être d’y rester, d’y faire carrière même si nous savons, et ils le savent, que c’est très dur d’y arriver. 

7/ Concluons par une question plus d’ordre personnel, tu as été coach de ton fils deux ans, comment as-tu vécu cela ? Et le voir partir maintenant, comment vivez-vous cela en tant que famille ?

J’ai été content de l’avoir avec nous car on a pu, avec mon frère Luc, l’aider à progresser dans son projet. Cela a permis aussi de l’avoir à la maison à une période importante de sa vie. Maintenant coacher son enfant, n’est pas quelque chose de normal, en tous cas cela reste compliqué et je ne suis pas certain que ce soit finalement compatible. On s’en est très bien sorti mais qu’une nouvelle étape soit possible tombe au bon moment. 

D’un point de vue familial, on veut évidemment garder nos enfants le plus longtemps possible, mais ce qui nous importe le plus avec mon épouse, et cela ne surprendra personne, c’est que nos enfants vivent leur vie, soient heureux et fassent leur choix sans influence égoïstement négative. Notre rôle est de les éduquer pour les rendre autonomes, pas pour les garder dépendant de nous. 

Alors, très honnêtement, comme c’est son vrai choix et qu’il en est heureux, toute la famille l’est aussi, il n’y a finalement rien de triste là-dedans !!!

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