L’interview : Paul Joubert

Notre attaquant Paul Joubert âgé de 24 ans est arrivé cet été à Marseille après de longues années à Gap. Retrouvez un long entretien réalisé par No Fun No Game. Et apprenez à mieux le connaitre.

  1. PEUX-TU TE PRÉSENTER ? QUELS SOUVENIRS GARDES-TU DE TON EXPÉRIENCE EN FINLANDE AVEC TAPPARA ?

« Originaire de Haute-Savoie, j’ai découvert le hockey très jeune, à seulement 3 ans et demi, alors que je vivais à Saint-Pierre-et-Miquelon. À l’âge de 7 ans, je suis revenu en métropole, à Chamonix, où j’ai passé trois années à perfectionner ma passion pour ce sport. Ma trajectoire m’a conduit à Gap, où j’ai évolué tout au long de mon hockey mineur, jusqu’à mes 17 ans, moment où j’ai eu l’opportunité de disputer mes premiers matchs professionnels. J’ai porté les couleurs de Gap pendant 14 ans au total, une expérience qui a marqué profondément ma carrière et mon développement.

Mon passage en Finlande a, quant à lui, été court mais incroyablement enrichissant. En seulement quatre mois, j’ai eu l’occasion d’apprendre énormément, aussi bien sur le plan technique que personnel. Cette expérience m’a permis de m’améliorer en tant que joueur, en côtoyant de jeunes professionnels talentueux ainsi qu’un staff hautement qualifié et formateur. Ce premier éloignement de Gap n’a pas été simple tous les jours, mais le bilan global est extrêmement positif et m’a permis de franchir un cap important
dans ma carrière. »

  1. AS-TU UN MODÈLE OU UN JOUEUR QUI T’INSPIRE DANS LE HOCKEY ? QUEL EST TON MEILLEUR SOUVENIR DE MATCH JUSQU’À PRÉSENT DANS TA CARRIÈRE ? QUELS ASPECTS DE TON JEU TRAVAILLES-TU PARTICULIÈREMENT POUR PROGRESSER CETTE SAISON ?

« Tout au long de ma carrière, j’ai admiré de nombreux joueurs, chacun à leur manière. Des figures comme Crosby, MacKinnon, Ovechkin ou Kane m’ont beaucoup inspiré, mais je me suis davantage reconnu dans un joueur comme Brendan Gallagher. Avec son petit gabarit, sa capacité de travail acharné, son intensité sur la glace et ce petit côté « peste » qui le rend difficile à affronter, il incarne des qualités que j’apprécie particulièrement. J’ai également été influencé par Valentin Claireaux, un joueur français que je connais bien et qui a eu une très belle carrière.

Parmi mes souvenirs les plus marquants, deux moments se distinguent particulièrement, même si je me sens chanceux d’avoir vécu tant d’expériences enrichissantes. Ces moments m’ont tous aidé à grandir, sur et hors de la glace. Le premier est la finale à Bercy avec Gap. Même si j’étais blessé et que je n’ai pas pu me battre sur la glace aux côtés de mon équipe, j’ai ressenti une excitation intense et inhabituelle. Cela a été mêlé à une certaine frustration, mais aussi à une immense fierté en voyant le travail de mes coéquipiers pendant 60 minutes.

Le second souvenir est le titre remporté avec Marseille en 2021, mon premier en tant que joueur professionnel. Cette victoire était d’autant plus spéciale qu’elle est survenue au cours d’une année
particulièrement difficile mentalement pour tout le monde. Cette saison, je travaille sur mon jeu de manière globale. Je cherche à consolider mes forces tout en continuant à développer mes points faibles pour m’améliorer et évoluer dans le bon sens. »

  1. COMMENT DÉCRIRAIS-TU L’ESPRIT D’ÉQUIPE DES SPARTIATES CETTE SAISON ?
    Y-A-T-IL UN JOUEUR DE L’ÉQUIPE AVEC QUI TU AS UNE COMPLICITÉ PARTICULIÈRE SUR LA GLACE ?
    QUEL EST LE MATCH LE PLUS MARQUANT QUE TU AS JOUÉ AVEC LES SPARTIATES ?

« Notre groupe se distingue par un excellent esprit d’équipe. Chacun de nous est animé par une forte compétitivité et une soif de victoire, mais cela n’altère en rien la bonne humeur qui règne au sein du groupe. Je n’ai pas de complicité particulière avec un joueur en particulier. Je m’entends bien avec tout le monde sur la glace. Cela dit, il y a certains coéquipiers avec lesquels je trouve un peu plus facilement mes repères. Globalement, jouer avec n’importe qui dans l’équipe reste naturel et efficace.

Plutôt qu’un match spécifique, je retiendrais la série de trois victoires consécutives contre Angers, Amiens et Rouen. Ces trois rencontres nous ont permis de montrer notre force dans différents aspects du jeu, et, au final, elles nous ont rapporté trois points précieux. »

4. QUE RESSENS-TU EN ENTENDANT LES CHANTS DES SUPPORTERS PENDANT LES MATCHS ? SELON TOI, EN QUOI LES SUPPORTERS DE MARSEILLE SE DISTINGUENT-ILS DES AUTRES PUBLICS EN FRANCE ?

« Quand je suis sur la glace, je suis vraiment dans ma bulle, concentré sur le jeu. Mais dès que je retourne sur le banc, l’atmosphère me rattrape: entendre les chants et sentir l’énergie du public me donne toujours le sourire.

Les supporters marseillais se distinguent par leur ferveur incroyable. Leur générosité en termes d’énergie transmise est palpable, et cela nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. D’ailleurs, on est souvent redoutables à domicile, et c’est en grande partie grâce à eux. »

  1. QUELS SONT TES PASSE-TEMPS OU HOBBIES EN DEHORS DU HOCKEY ? Y-A-T-IL UN
    ENDROIT OU UNE ACTIVITÉ À MARSEILLE QUE TU APPRÉCIES PARTICULIÈREMENT ?
    CONNAIS-TU LE ROLLER HOCKEY, UN SPORT ALTERNATIF AU HOCKEY SUR GLACE ?
    AIMERAIS-TU FAIRE UNE SESSION AVEC UN CLUB AMATEUR DES BOUCHES-DU-RHÔNE ?

En dehors du hockey, je passe beaucoup de temps à jouer au golf, un sport qui me détend et me
passionne. J’aime aussi voyager et découvrir de nouveaux pays, explorer des cultures différentes. Étant un grand amateur de bonne cuisine, je profite souvent de mon temps libre pour tester des restaurants, surtout à Marseille où la gastronomie est riche et variée. En dehors de ça, je fais pas mal de balades pour découvrir les beaux endroits de la région.

Mon lieu préféré ? Sans hésiter, Malmousque. C’est un endroit parfait pour se poser, contempler la mer et profiter de magnifiques couchers de soleil. Je connais bien le roller, j’ai d’ailleurs pas mal d’amis qui jouent dans une équipe proche de Gap. l’été, quand j’en ai l’occasion, j’aime les rejoindre. Peut-être qu’en fin de saison, je tenterai de m’y mettre plus sérieusement… qui sait, ahah. »

6. Y-A-T-IL UNE LIGUE OU UN CHAMPIONNAT QUE TU RÊVES ENCORE DE
DÉCOUVRIR OU DE REJOINDRE ?

« À 24 ans, mon objectif en tant que joueur français est de me donner les moyens et de travailler dur pour intégrer une ligue européenne de bon niveau. C’est un défi réaliste qui me motive au quotidien. Après, comme n’importe quel enfant passionné de hockey, le rêve ultime reste la NHL. Mais soyons honnêtes, ce n’est pas vraiment réalisable… et ça me fait sourire d’y penser ! »

  1. QUELS ENSEIGNEMENTS AS-TU TIRÉS DE TES SÉLECTIONS EN ÉQUIPE
    DE FRANCE ?

« Le niveau international est extrêmement exigeant. Il demande une rigueur et une attention aux détails bien au-delà de ce qu’on peut rencontrer ailleurs. Chaque détail compte, et les places disponibles pour les joueurs de qualité sont très limitées. Avec les jeunes générations qui progressent rapidement et une concurrence toujours plus forte, il y a énormément de joueurs talentueux qui aspirent à ce niveau.

Pour espérer en faire partie, il faut travailler plus dur que les autres et repousser constamment ses limites. Jouer pour son pays, c’est le rêve de tout joueur. Je ne me ferme pas cette porte, mais si cela doit arriver, ce sera parce que j’aurai mérité ma place plus qu’un autre. Si ce n’est pas le cas, c’est que d’autres auront travaillé plus que moi, et je serai sincèrement heureux pour eux. »

  1. A QUOI RESSEMBLE UNE JOURNÉE TYPE POUR TOI, ENTRE LES ENTRAINEMENTS, LES MATCHS ET LA RÉCUPÉRATION ? AS-TU UN RITUEL OU UNE SUPERSTITION AVANT CHAQUE
    MATCH ?

« Quand il n’y a pas de match, ma routine est plutôt simple mais essentielle pour bien récupérer. Après l’entraînement et le repas, j’aime aller marcher dans un beau coin de Marseille. Cela me permet de me vider l’esprit et de profiter des paysages de la région. Ensuite, je rentre pour faire une petite sieste avant de partir en séance de récupération : sauna, bain froid et stretching sont au programme pour prendre soin du corps.

Pour finir la journée, un bon repas, un petit film, et ensuite on essaie de s’endormir du mieux possible… même si ce n’est pas toujours évident !

  1. COMMENT L’ÉQUIPE GÈRE LA PRESSION EN FIN DE
    MATCH LORSQUE LE SCORE EST SERRE ?

« Depuis le début de la saison, on rencontre quelques difficultés à ce niveau. Quand on mène au score, il y a un certain relâchement, probablement inconscient, qui nous fait sortir de notre jeu. On a du mal à rester fidèles à notre style et à maintenir la même intensité. En revanche, quand on est menés, je trouve que l’équipe réagit plutôt bien. On fait un bon travail pour revenir au score et montrer du caractère dans ces moments-là. »

  1. AS-TU REMARQUE DES CHANGEMENTS DANS LE STYLE OU LES ATTENTES DANS LE HOCKEY FRANÇAIS DEPUIS QUE TU AS COMMENCE ? QUELS SONT. SELON TOI, LES PLUS GRANDS DÉFIS POUR LE HOCKEY EN FRANCE AUJOURD’HUI ? QUE PENSES-TU DES NOUVELLES GÉNÉRATIONS DE JOUEURS QUI ARRIVENT DANS LE CHAMPIONNAT ?

« Je pense que le hockey français sait clairement dans quelle direction il veut aller. Le championnat attire de plus en plus de bons joueurs étrangers, et on y trouve aussi des Français d’expérience, sans oublier les jeunes générations, qui sont de plus en plus talentueuses. Cependant, je trouve que les joueurs entre 17 et 22-23 ans ne réalisent pas toujours l’étendue de leur potentiel. Avec plus de travail et de confiance, beaucoup d’entre eux pourraient prétendre à des opportunités à l’étranger.

Le plus grand défi reste la visibilité. Le hockey est un sport spectaculaire qui pourrait plaire à un large public s’il était mieux connu. Il faut réussir à lui trouver une place médiatique pour toucher davantage de monde. Comparé aux autres pays européens, la France manque de patinoires.

Dans d’autres ligues, la plupart des clubs disposent de deux, voire trois patinoires, ce qui évite les conflits d’horaires avec les enfants ou d’autres disciplines comme le patinage artistique. Mais c’est un problème lié aux moyens financiers, et il est difficile de le résoudre à court terme. »

  1. QUI EST LE JOUEUR LE PLUS DRÔLE OU ORIGINAL
    DANS LE VESTIAIRE ?

En termes d’humour, je ne peux citer que Teddy Da Costa, il ne s’arrête jamais ! Quand il n’est pas là, ça fait un vide !

  1. QUEL EST L’ENDROIT LE PLUS INSOLITE OÙ TU AIES
    JOUÉ AU HOCKEY ?

L’endroit où je ne me serais jamais imaginé jouer au hockey, c’est sûrement la Turquie, lors des FOJE en 2017.

  1. QUEL EST LE JOUEUR QUI MET LE PLUS DE TEMPS À SE
    PRÉPARER ?

Les jours de match, personne n’est jamais en retard… sauf que Guigui (le chef matériel) nous ment sur le temps qu’il reste avant le début ! 😂

  1. QUI DANS L’ÉQUIPE FERAIT LA MEILLEURE MASCOTTE
    S’IL DEVAIT REMPLACER SPARTACUS ?

« Quant à la mascotte, il y a deux choix: soit Sacha Djigaouri, au moins on l’entendrait plus trop parler 😅 et il a son côté drôle ; soit Yohan Coulaud, pour son côté brute mais mignon, mais avec la taille de sa tête, pas sûr qu’il passe dans le costume ! 😂 »

  1. SI TU N’AVAIS PAS ÉTÉ HOCKEYEUR, DANS QUEL DOMAINE AURAIS-TU AIMÉ TRAVAILLER ? QUEL EST TON PLUS CRAND RÊVE, EN TANT QUE JOUEUR OU DANS TA VIE PERSONNELLE ?

 »’Je pense que j’aurais été militaire ou cuisinier, en tout cas pas derrière un bureau.

En tant que joueur, mon rêve à l’instant T, c’est de retrouver une finale de Coupe de France à Bercy… et de la gagner ! »

13. UN DERNIER MOT POUR LA FAMILLE SPARTIATE ?

« Continuez à nous soutenir comme vous le faites si bien. Nous avons la chance d’avoir un public aussi fidèle et passionné. Ensemble, nous allons terminer la saison sur une note positive, sans regret.

À très vite au POMGE ! »

Retrouvez No Fun No Game sur twitter et Instagram

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir des informations et les actualités du MHC !

Je reçois les bons plans des Spartiates

Inscrivez-vous à notre newsletter pour suivre nos actualités.